D’abord je demande à Judith d’où vient ce nom… si mystérieux. Elle m’explique que Mérope est une étoile de l’amas des Pléiades, et L’Etang, le nom de famille d’un des personnages de son écrivain préféré, JMG Le Clézio. La poésie commence donc ici.
Puis vient la découverte de ce qui se trouve dans ses coffrets : des insectes colorés, comme flottant dans l’air, parés de couleurs vives ou pastelles. Tellement réalistes qu’on les croirait vivants…
Et pourtant, ils ne sont que la reproduction, en fil de cuivre, papier de soie et pigments, d’insectes que Judith crée pour ne pas les prélever dans la nature. Elle façonne les ailes, les antennes et les corps en fil de cuivre et petites perles ou pièces de métal, à partir de photos ou illustrations qui lui servent de gabarits, puis habille les ailes de papier de soie ou pages de vieux livres, qu’elle a teintés au préalable avec des pigments. En somme, elle enferme dans ses boîtes des insectes qui nous font rêver, plutôt que nous faire peur. D’ailleurs les noms de ses “bébêtes” sont tout aussi poétiques que leur allure : “sauterelle fleur ylang-ylang”, “phasme des jardins créoles”, “songe vanille”…
Et enfin, la poésie, qui est indéniablement le fil conducteur de son travail, est présente également dans les histoires que peuvent raconter ses créations. Ainsi, le “Messager nuptial”, est ce coléoptère bleu et rouge, portant sur ses ailes les photos en médaillon de deux jeunes amoureux japonais, et qui s’en va porter la bonne nouvelle de leur union de par les airs…